Personne ne s’en souvient mais vers 1850-1870, un petit atelier (probablement de dévidage des cocons) tournait à Lanas. Elle était dans la dernière maison, à droite en descendant à la Molle par la route, en face du pont qui n’existait pas encore à l’époque. Elle était donc à l’époque au bord de l’eau. On ne sait pas pendant combien de temps elle fonctionna, mais dut cesser son activité vers 1875, comme toutes les autres, au profit des filatures industrielles.
Les anciens se souvenaient d’une anecdote concernant une ouvrière, Phanie Jaussin, qui y travaillait dans les années 1870. Celle-ci était toute petite, et on devait rehausser son siège pour qu’elle soit à la hauteur du bac, dans lequel elle devait tirer les fils des cocons pour les dévider, et en faire une flotte de soie grège en associant plusieurs brins.
Edmond Peyrard
Une ancienne carte postale (Cliché et édition l’Ardèche pittoresque de C. Artige à Aubenas) prise depuis le pont (donc postérieure à 1906) montre à l’extrême gauche, les ruines du bâtiment.
Le 10 février 1878, une réunion du conseil municipal relate ; « Les habitants transportent vers Largentière, et les villages de ce chef-lieu de canton, des quantités considérables de feuilles de mûriers, au moment des vers à soie ». En 1876 le phylloxéra avait détruit les 150 hectares de vignoble du village, au lieu de choisir le greffage de plans américains, ils avaient préféré replanter avec des plans non greffés qui produisaient un vin exécrable de peu de rapport. Les villageois avaient peu d’autres ressources, ils cultivaient un peu de maïs, de céréale, surtout pour les volailles, et ils élevaient des chèvres, et pour certains des moutons. La culture du mûrier était florissante parce que l’élevage des vers était le meilleur rapport.
L'activité
profitât aux habitants jusqu’à ce que les grandes fabriques lyonnaises importent de la soie d’extrême Orient.
La concurrence des importations amorça un début de
décroissance
de la rentabilité de l'activité, elle se poursuivit
en 1892
lorsqu’elles furent dédouanées malgré la compensation
par des
primes, pour finir
avec la suppression de ces primes en 1921 et une pénurie de main d’œuvre
saisonnière.
Tous les ans depuis 1909 un délégué pour la surveillance du pesage des cocons était nommé Jusqu’en 1926.
(Date qui doit probablement marquée la fin de cette source de revenus pour le village).
Dans le centre du Castrum il y avait un grand jardin avec des muriers. Cet espace a été remplacé par un bâtiment vers la fin de l'activité des éducateurs de vers à soie.
Pour plus de détails lire Les MÉTIERS DU TEXTILE ...voir dans table des matières : LA SOIE (page 6)